Le 04/12/07
L’église
Matthieu 16 : 18
18 Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Eglise, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle.
18 Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon église. C’est la première fois que Jésus parle de son église, et ici il en parle comme étant non encore fondée. Trois termes doivent être notés : (1) Pierre, en Grec Petros, du sens d’une simple pierre, même s’il s’agit d’un rocher ; (2) Roc, en Grec Petra, qui est le rocher solide, inamovible, d’une grande masse, éventuellement une falaise, et (3) église, en Grec ekklesia, les "appelés hors de," l’assemblée des croyants, la société organisée de Christ, le royaume des cieux sur la terre. Il n’y a probablement aucun passage dans la parole de Dieu qui ait entraîné plus de discussions. L’église catholique insiste sur le point que Pierre est le fondement sur lequel est bâtie l’église. La phrase aurait alors le sens : "Tu es une pierre, et sur ce rocher je bâtirai mon église". Joh 1:42
(1) Le Sauveur n’a pas dit : "Tu es la pierre sur laquelle je bâtirai," etc., ou "Tu es un roc, et sur ce roc je construirai." Il y a une grande différence entre les mots Grecs Petros (une pierre) et Petra, le roc, une masse rocheuse.
(2) Chaque saint est une pierre, une pierre vivante. Voir 1Pe 2:5
Le Seigneur déclare que Pierre est l’une de ces pierres vivantes, rendu ainsi par sa confession de foi, et qu’il est prêt à être incorporé dans l’église, le temple spirituel formé de pierres vivantes, et bâti sur le rocher. Pour savoir ce que Christ veut dire par rocher, nous devons considérer les versets 18 et 19 dans leur ensemble, et garder l’image entière à l’esprit. On voit sur cette image : (1) un Bâtisseur, Christ ; (2) un temple qui doit être construit, composé de pierres vivantes, l’église ;
(3) une fondation pour ce temple, le rocher ;
(4) les portes d’une cité hostile ou d’un pouvoir qui cherchera sa destruction, l’enfer, ou plus correctement, le Hadès, le séjour des morts, la tombe ;
(5) un gardien de la porte de l’église, ou temple spirituel, avec ses clefs, Pierre. La place de Pierre, dans cette figure n’est pas celle de la fondation, mais celle de gardien des clefs. Nous apprenons, par Paul, que : "Personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ." Ceci exclut Pierre ou toute autre plate-forme humaine. 1Co 3:11
Christ est souvent appelé une pierre :
(1) "la pierre que les bâtisseurs ont rejetée"
21 :42 Mr 12 :10 Lu 20:17
(2) "la pierre angulaire» Eph 2 :20
(3) "la pierre qui est la principale de l’angle» 21 :42 Mr 12 :10 Lu 20:17 Ac 4 :11 1Pe 2:7
(4) "le rocher spirituel» 1Co 10:4
La foi en Christ, maintenue dans le coeur, et confessée des lèvres, est le seul fondement de la vie spirituelle et de l’église. Ceci constituait la différence fondamentale à l’époque apostolique entre les Chrétiens et les incroyants, l’église et le monde. Il en est encore ainsi. L’essence de l’enseignement du NT est que la plate-forme ou fondation de la société Chrétienne, l’église, est de croire que "Jésus est le Christ, le Fils du Dieu vivant". C’est alors la grande confession de Pierre, la foi dans le Rocher Spirituel, la foi qui vient de Christ, croire qu’il est l’Oint de Dieu, le Divin Sauveur. Les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle. Les portes de la cité d’où sont toujours venues des armées. Les pouvoirs du hadès sont représentés par ses portes. Le Hadès n’est pas l’enfer (Géhenne), mais la demeure invisible de la mort, où des portes retiennent ceux qui y sont partis. Juste après ces paroles, le Seigneur parle de sa mort. Six mois plus tard, le Sanhédrin l’a condamné à mort pour avoir fait la même confession que Pierre vient de faire. Voir Mt 26:64-67
Ceux qui l’ont condamné espéraient démontrer que la confession de sa divinité était fausse en l’envoyant au séjour des morts, où ils supposaient qu’il serait retenu, et qui prévaudrait ainsi contre la confession du ROCHER. Il fut envoyé à la croix, mais les portes du séjour des morts ne l’ont point retenu. Le Sauveur vivant, se levant triomphant du tombeau, était la preuve que sa confession et celle de Pierre étaient le rocher inamovible. Le séjour des morts n’a point prévalu.
Actes 2 : 41-47
41 Ceux qui acceptèrent sa parole furent baptisés ; et, en ce jour–là, le nombre des disciples s’augmenta d’environ trois mille âmes.
42 Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les prières.
43 La crainte s’emparait de chacun, et il se faisait beaucoup de prodiges et de miracles par les apôtres.
44 Tous ceux qui croyaient étaient dans le même lieu, et ils avaient tout en commun.
45 Ils vendaient leurs propriétés et leurs biens, et ils en partageaient le produit entre tous, selon les besoins de chacun.
46 Ils étaient chaque jour tous ensembles assidus au temple, ils rompaient le pain dans les maisons, et prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de coeur,
47 louant Dieu, et trouvant grâce auprès de tout le peuple. Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l’Eglise ceux qui étaient sauvés.
41 Ceux qui acceptèrent sa parole. Chaque pénitent croyant devrait volontiers recevoir ces paroles. Furent baptisés. Non à une date indéfinie dans le futur, mais ce jour-là. Le nombre des disciples s’augmenta d’environ trois mille âmes. Les bassins vastes et nombreux qui se trouvaient autour de Jérusalem, offraient les moyens suffisants pour la célébration du rite du baptême. Les habitudes de l’Orient ne présentaient aucun obstacle à un tel usage des réservoirs publics. Il a été objecté que l’immersion de trois mille personnes ne pouvait avoir été faite par les apôtres en une seule journée. Il n’est pas dit que seuls les apôtres ont baptisé, ni même qu’ils aient baptisé eux-mêmes. Il y avait là au moins 120 disciples ; peut-être même plus en ce grand jour. Peut-être que les Soixante-dix étaient là. Mais les apôtres seuls pouvaient remplir cet office. Cela aurait fait 250 personnes pour chacun, ils pouvaient en baptiser 60 en une heure, et il suffisait donc de quatre heures. Chrysostome, aidé par des anciens, a baptisé par immersion 3000 personnes dans une journée en 404 Après J.C.
42 La persévérance constitue la preuve de la réalité d’une conversion. Ces convertis démontraient la réalité de leur profession de foi en persévérant dans :
1. L’enseignement des apôtres. En d’autres termes les enseignements apostoliques inspirés de Dieu, donnés d’abord oralement, et maintenant consignés dans le N.T.
2. La communion fraternelle. Une autre preuve de la vie nouvelle fut le désir des nouveaux convertis de se retrouver avec les autres enfants de Dieu et d’avoir communion ensemble. Ils avaient le sentiment d’être mis à part du monde pour Dieu, et d’avoir les mêmes intérêts que d’autres chrétiens.
3. La fraction du pain. Cette expression est utilisée dans le N.T. pour indiquer à la fois la cène et la prise d’un repas ordinaire. Le sens dans chaque cas dépend du contexte. Ici, il se rapporte de toute évidence à la cène, car il serait tout à fait inutile de dire qu’ils persévéraient à prendre leurs repas. D’après #Ac 20.7, nous apprenons que les premiers chrétiens avaient coutume de prendre le repas du Seigneur le premier jour de la semaine. A l’époque de l’Eglise primitive, un repas fraternel était organisé en rapport avec la cène pour exprimer l’affection que les saints se portaient les uns aux autres. Cependant, certains abus apparurent et l’agape, ou repas fraternel, cessa.
4. Les prières. La quatrième pratique essentielle de l’Eglise primitive exprimait une dépendance totale du Seigneur pour l’adoration, les décisions à prendre, la protection et le service.
43 Un sentiment de crainte respectueuse s’empara du peuple. La puissance du Saint-Esprit se révélait si évidente que les coeurs demeuraient dans le silence et la soumission. L’étonnement les envahit lorsqu’ils virent les prodiges et les miracles accomplis par les apôtres. Les prodiges sont des miracles qui suscitaient l’émerveillement et l’étonnement. Les miracles (littér. « Les signes ») étaient porteurs d’une signification spirituelle. Un miracle pouvait être à la fois un prodige et un signe.
44-45 Les croyants continuaient à se rassembler et avaient tout en commun. L’amour de Dieu remplissait si puissamment leur coeur qu’ils ne considéraient plus leurs biens comme leur appartenant en propre (4.32). Chaque fois que des besoins réels se faisaient sentir dans l’Eglise, ils vendaient leurs biens personnels et en distribuaient les profits. Ainsi, il y avait égalité.
Parmi ceux qui croyaient régnait une unité de coeur et d’intérêt, où l’égoïsme naturel du coeur déchu se perdait dans la plénitude d’un amour engendré par l’amour divin. Ils étaient ensemble à tel point qu’ils mettaient tous leurs biens en commun ; non à cause d’une loi ou d’une contrainte extérieure, qui aurait tout gâté, mais à cause de leur sentiment de ce que chacun d’eux représentait pour Christ et de ce que Christ représentait pour chacun d’eux. Enrichis par Lui d’une bénédiction que rien ne pouvait diminuer et qui augmentait à mesure qu’ils la partageaient, « ils vendaient leurs propriétés et leurs biens et répartissaient l’argent entre tous, selon les besoins de chacun. »[11, Voir "Ac 28.31" @@ "11. "]
Beaucoup affirment aujourd’hui que nous n’avons pas besoin de suivre les premiers croyants dans cette pratique. On pourrait aussi bien déclarer qu’il n’est pas nécessaire d’aimer son prochain comme soi-même. Le partage des propriétés et des biens constituait le fruit de vies remplies du Saint-Esprit. Il a été dit : « Un vrai chrétien ne saurait supporter d’en avoir trop alors que d’autres n’en ont pas assez. »
46 Ce verset témoigne de l’influence de la Pentecôte sur la vie religieuse et la vie de famille.
Concernant la vie religieuse, nous devons nous rappeler que ces premiers convertis étaient d’arrière-plan juif. Même si l’Eglise existait désormais, les liens avec le temple juif ne furent pas coupés aussitôt. Le processus d’abandon des rites caducs du judaïsme se poursuivit pendant toute la période des Actes. Ainsi les croyants continuèrent à assister aux offices au temple [12, voir "Ac 28.31" @@ "12. "] , où l’A.T. leur était lu et expliqué. En outre, bien sûr, ils se réunissaient dans leurs foyers pour les différentes activités spirituelles mentionnées au v. 42.
Concernant leur vie de famille, nous lisons qu’ils rompaient le pain, prenant leur nourriture avec joie et simplicité de coeur. Ici, il paraît évident que la fraction du pain se rapporte à des repas ordinaires. La joie de leur salut se répercutait dans tous les détails de la vie, et conférait à la routine quotidienne une aura de gloire.
47 Le Seigneur ajoutait chaque jour à l’église. C’est ici la première fois que l’église est considérée comme existante. Elle a été fondée à la Pentecôte. Ceux qui étaient sauvés. Ceux qui sont sauvés selon les conditions imposées par l’Evangile, sont ajoutés par le Seigneur à son église.
Actes 5 : 41-42
41 Les apôtres se retirèrent de devant le sanhédrin, joyeux d’avoir été jugés dignes de subir des outrages pour le nom de Jésus.
42 Et chaque jour, dans le temple et dans les maisons, ils ne cessaient d’enseigner, et d’annoncer la bonne nouvelle de Jésus–Christ.
41 Joyeux. C’était là leur première expérience de torture physique pour Christ, mais non la dernière, et ils ont eu la joie de souffrir pour celui qui a souffert pour eux. Une des caractéristiques de la première église était l’accueil favorable à la honte, la souffrance, et le martyr endurés pour la cause de Christ.
42 Chaque jour, dans le temple. Non arrêtés par la souffrance et la crainte, ils continuent à prêcher la croix dans la plupart des lieux publics de Jérusalem, aussi bien que de maison en maison.
LE CHRÉTIEN ET LE GOUVERNEMENT
LORSQUE LES PREMIERS CHRÉTIENS répandirent l’Evangile, il était inévitable qu’ils allaient se heurter à l’opposition des autorités gouvernementales, et en particulier à celle des chefs religieux de l’époque qui disposaient d’une autorité considérable même dans les affaires civiles. Les croyants y étaient préparés et réagirent avec calme et dignité.
En général ils avaient pour principe de respecter et d’obéir aux autorités puisque celles-ci sont voulues de Dieu et sont ses instruments pour servir le bien commun. Ainsi quand Paul à son insu réprimanda le souverain sacrificateur, et fut appelé à s’expliquer, il s’excusa aussitôt, en citant le passage d’Ex 22.28 : « Tu ne maudiras pas le prince de ton peuple » (Ac 23.5).
Cependant, quand les lois des hommes allaient à l’encontre des commandements de Dieu, alors les chrétiens avaient pour principe de désobéir au gouvernement et d’en subir les conséquences, quelles qu’elles puissent être. Par exemple, lorsqu’on empêcha Pierre et Jean de prêcher l’Evangile, ils répondirent : « Jugez s’il est juste, devant Dieu, de vous obéir plutôt qu’à Dieu ; car nous ne pouvons pas ne pas parler de ce que nous avons vu et entendu »( 4.19, 20). Et quand Pierre et les apôtres furent poursuivis en justice car ils continuaient d’enseigner au nom de Christ, Pierre répondit : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (5.29).
Rien ne permet d’affirmer qu’ils se soient joints ou aient voulu se joindre à une quelconque tentative de renverser le gouvernement. Malgré la persécution et l’oppression, ils souhaitèrent toujours le bien de leurs chefs (Ac 26.29).
Il va sans dire qu’ils n’auraient jamais cédé à la moindre forme de malhonnêteté pour gagner les faveurs du gouvernement. Le gouverneur Félix, par exemple, attendit en vain de recevoir des pots de vin de la part de Paul (Ac 24.26).
Ils ne considéraient pas comme incompatible avec leur rôle de chrétiens de recourir à leurs droits de citoyens (Ac 16.37 ; 21.39 ; 22.25-28 ; 23.17-21 ; 25.10, 11).
Cependant, ils ne s’engagèrent pas eux-mêmes dans la vie politique de ce monde. Pourquoi ? Aucune explication ne nous est donnée, mais de toute évidence ils poursuivaient un seul et unique but : prêcher l’Evangile de Christ. Ils se donnaient à cette tâche sans distraction. Ils croyaient que l’Evangile constituait la réponse aux problèmes de l’homme. Cette conviction était si forte que d’autres approches, telle que la politique, ne pouvaient les satisfaire.