Jonas, envoyé de nouveau à Ninive, y prêche. (Jonas 3:1-4)
Jonas 3:1-4 Dieu emploie de nouveau Jonas à son service. Le fait qu’il nous utilise est l’évidence qu’il est en paix avec nous. Jonas n’était pas désobéissant, comme par le passé. Il ne s’est pas efforcé de se soustraire à entendre le commandement, il n’a pas refusé d’obéir. Voyez ici la nature de la repentance: c’est le changement de notre esprit, de nos voies et un retour à notre travail et à notre devoir. De même voyez le bénéfice de l’affliction: elle restitue leur place à ceux qui l’ont désertée. Voyez le pouvoir de la grâce Divine, car l’affliction intérieure éloignerait plutôt les hommes de Dieu, que de les tirer vers lui.
Les serviteurs doivent aller où Dieu les envoie, venir quand il les appelle, et faire ce qu’il leur est ordonné: nous devons faire tout ce que la parole du Seigneur nous commande. Jonas remplit sa mission avec courage et fidélité. Que Jonas en ait dit plus, pour leur montrer la colère de Dieu, ou qu’il ait seulement répété ces mots encore et encore, nous ne le savons pas, mais cela devait être le sens de son message.
Quarante jours, c’est une longue période pour remettre ses jugements à un Dieu juste. Néanmoins ce n’est qu’un temps très court pour un peuple inique. Et cela ne devait-il pas nous amener à nous préparer à la mort, à considérer que nous ne pouvons pas être aussi sûrs de vivre quarante jours, comme Ninive l’était à ce moment là, qui devait tenir quarante jours? Nous serions alarmés si nous étions certains de ne pas vivre au delà d’un mois, et malgré tout nous sommes négligents, bien que nous n’ayons pas la certitude de vivre encore un seul jour.
Ninive est épargnée grâce à la repentance de ses habitants. (Jonas 3:5-10)
Jonas 3:5-10 Il y avait le pouvoir de la grâce divine dans la repentance et le fait qu’ils reviennent de leurs mauvaises voies. Cela condamne les hommes de la génération de l’évangile, Mt 12:41. Un tout petit peu de lumière peut convaincre les hommes de s’humilier devant Dieu, de confesser leurs péchés dans la prière, et à se détourner du péché. Nous avons là des moyens d’échapper à la colère et d’obtenir la compassion.
Le peuple a suivi l’exemple du roi. Cela devint un acte national, et il était nécessaire qu’il en soit ainsi, puisqu’il s’agissait de prévenir une ruine nationale. Laissons même les cris et les gémissements des brutes, quant au besoin de nourriture, rappeler à leur maîtres de crier à Dieu. Dans la prière, nous devons crier puissamment, avec détermination, avec l’assurance de la foi et un attachement sincère. C’est à nous d’extirper tout ce qui est en nous. Ce n’est pas assez de jeûner pour le péché, mais nous devons jeûner contre le péché, et afin d’avoir du succès dans nos prières, nous ne devons plus concevoir l’iniquité dans nos coeurs, Ps 66:18.
Jeûner n’est pas le fait d’un jour. Les gens de Ninive avaient espoir que Dieu détournerait d’eux sa terrible colère, et que de cette manière leur ruine serait empêchée. Ils ne pouvaient pas être aussi sûrs de trouver de la compassion par leur repentance, comme nous pouvons l’être, nous qui avons la mort et les bontés de christ, dans lesquelles nous pouvons nous confier pour obtenir le pardon par la repentance. Ils n’osaient pas l’envisager, mais ils ne désespéreraient pas. L’espérance de la compassion est un grand encouragement à se repentir et à revenir de nos mauvaises voies. Fléchissons le genou courageusement au pied de la grâce qui nous est offerte et Dieu portera ses regards sur nous avec compassion.
Dieu voit ceux qui se détournent de leurs mauvaises voies, et ceux qui ne le font pas. Ainsi, il épargnera Ninive. Il n’est pas écrit qu’il y ait eu des sacrifices offerts à Dieu pour l’expiation des péchés, mais il ne méprisera pas un coeur brisé et contrit, comme celui des gens de Ninive à ce moment là.
Jonas se plaint de la compassion de Dieu à l’égard de Ninive et se fait reprendre. (Jonas 4:1-4)
Jonas 4:1-4 De tout ce qui est un sujet de foi et de louange pour les saints, Jonas en fait un sujet de réflexion sur Dieu; comme si le fait de montrer de la compassion était une imperfection de la nature divine, alors que c’est la plus grande gloire de celle-ci. C’est à sa grâce miséricordieuse qui pardonne, que nous devons tous d’être hors de l’enfer. Jonas désire la mort: c’était le langage de la folie, de la passion charnelle, et d’une forte corruption. Là apparaît en Jonas les restes d’un esprit orgueilleux, peu charitable, et le fait qu’il ne désirait pas le bien des gens de Ninive, mais qu’il était seulement venu pour déclarer et témoigner de leur destruction. Il ne s’était pas dûment humilié pour ses propres péchés. Dans cet état d’esprit, il oublia le bien dont il avait été l’instrument, ainsi que la gloire de la grâce divine.
Nous devrions nous demander souvent: est-il bien de parler ainsi, d’agir ainsi? Puis-je le justifier? Est-ce-que je fais bien d’être en colère devant la compassion de Dieu pour les pécheurs repentis? C’était le crime de Jonas. Agissons-nous bien en étant en colère contre ce qui montre la gloire de Dieu et l’avancement de son royaume? Que la conversion des pécheurs, qui est la joie des cieux, soit notre joie, et jamais notre chagrin.
Le dessèchement du ricin lui enseigne qu’il avait tort. (Jonas 4:5-11)
Jonas 4:5-11 Jonas est sorti de la ville, mais resta néanmoins à proximité, comme s’il s’attendait à sa défaite et qu’il la désirait. Ceux qui ont un esprit agité, troublé, se créent souvent des ennuis, afin d’avoir toujours quelque-chose pour se plaindre. Voyez combien Dieu est tendre avec son peuple, dans les afflictions, même s’ils sont idiots et pervers.
Une chose petite en elle-même, venant néanmoins régulièrement, peut être une bénédiction de valeur. Un ricin au bon endroit peut nous rendre plus service qu’un cèdre. Les moindres créatures peuvent être de grandes pestes, ou de grands réconforts, comme il plaît à Dieu de les faire. Des personnes avec de fortes passions peuvent être écrasées par n’importe quelle broutille qui apparaît. Voyez ce qu’est notre confort matériel et ce que nous souhaiterions qu’il soit; ce sont des choses qui flétrissent. Un petit ver à la racine détruit un gros ricin: nos ricins flétrissent, et nous n’en connaissons pas la cause. Peut-être que notre confort matériel nous est maintenu, mais il est devenu amer, le coté matériel est là, le réconfort est parti. Dieu envoi le vent pour que Jonas ressente le besoin du ricin.
Il est juste que l’on ne devrait jamais laisser ceux qui aiment se plaindre sans matière à le faire. Quand les épreuves nous font perdre nos relations, ce que l’on possède, nos plaisirs, nous ne devons pas être en colère contre Dieu. Ce qui devrait en particulier faire taire le mécontentement, c’est que lorsque notre ricin n’est plus, Dieu est toujours là. Le péché et la mort sont atroces, néanmoins Jonas, dans son ardeur les traite à la légère. Une âme a bien plus de valeur que le monde entier: assurément une âme a bien plus de valeur que beaucoup de ricins. Nous devrions avoir beaucoup plus d’intérêt pour les âmes précieuses, la nôtre et celle des autres, que pour les richesses et les plaisirs de ce monde. C’est un grand encouragement d’espérer que nous trouverons de la compassion auprès du Seigneur, et qu’il est prêt à montrer sa compassion.
Et ceux qui murmurent seront amenés à comprendre que malgré leur volonté de vouloir garder la grâce divine pour eux et ceux qui marchent dans leurs voies, il y a un Seigneur au dessus de tout, qui est riche en grâce pour tous ceux qui l’invoquent. Nous étonnons-nous de la patience de Dieu envers ses serviteurs pervers? Etudions notre propre coeur et nos propres voies. N’oublions pas notre propre ingratitude et notre obstination; et étonnons-nous de la patience de Dieu envers nous!